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Type de textesource
TitreBoccace \"Des cleres et nobles femmes” : Ms. Bibl. Nat. 12420
AuteursBoccaccio, Giovanni
Date de rédaction1401
Date de publication originale
Titre traduit
Auteurs de la traduction
Date de traduction
Date d'édition moderne ou de réédition1993:1995
Editeur moderneBaroin, Jeanne; Haffen, Josiane
Date de reprint

, « De Thamar la pointerresce » (numéro 66, vol. 2) , p. 13-14

Cy s’ensuit de Thamar latres noble pointerresse, fille de Micon. La .LVIe. rubriche.

Thamar en son temps et en son aage fut tresnoble paintreresse, et se il est ainsi que le grant temps nous ai osté moult grandement de la souvenance de sa vertu et de son bien, toutesvoies son noble nom par la cause de son artifice encore oster ne nous a peu. Adoncques, comme aucuns veulent dire, ceste cy fut fille de Micon paintre et fust ou temps de la nonantiesmes olimpiade.

Olimpias cy est un jour de festes ainsi appellé, en laquelle on faisoit plusieurs jeux et esbatemens comme joustes, tournoiemens. Et qui avoit le prix, avait ce qu’il demandoit, si il se pouoit faire. Laquelle feste les Grecs instituerent, et se faisoit en l’onneur de Jupiter et estoit celebree de .V. ans en .V. ans, ainsi que il suffisoit que il y eust .IIII. ans entre deux, et de la premiere commenceroient a compter leur date, comme nous faisons de l’annee de l’Incarnacion de Jhesuscrist.

Bien est vérité que deux furent appellez Micones, qui furent tous deux pointres et en mesme temps flourirent et demourerent a Athenes, et entr’eux ne font point de difference ceulx qui d’eulx parlent, fors en poy de paroles, en disant que ceste ycy fut fille de Micon appellé par son surnom le Mendre. Sainement, de quiconques elle fut fille, par si grant courage en despit mist office de femme et ensuy l’art de son pere que, ou temps que Archelaon regnoit sur les Macedoines, elle eut singuliere gloire et renommee de pointrerie, en tant que les Epheses, desquelz Dyane la deesse était aouree par honneur especiale et singuliere, de la ditte Dyane la pourtraiture en une table par sa main painte, aussi comme sollempnelle tousjours garderent. Et ne la moustroient fors a la journee de la feste de la dite deesse. Laquelle pointure, comme elle durast par tresgrant aage, du dit artifice elle porta si grant tesmoing que au jourd’uy encor soit veue la remembrance. Et pour certain ceste chose est gramment loable, se nous regardons parfondement des aultres femmes les penniers et les fusees.

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